Journal Intime d'une Dépressive qui se Soigne

Je m’appelle Élyra Solän. Jeune femme d’une trentaine d’années, maman de deux enfants, j’apprends à affronter mes peurs, mes blessures et mes silences. J’écris ici pour me soigner, pour me retrouver, et pour ne plus transmettre ce qui m’a fait mal. J’ai compris que demander de l’aide, c’est une immense force.

Je protège ma paix même si ça dérange.

y a des moments où l’on tient debout de justesse.
Des moments où chaque jour est une lutte invisible,
où l’on avance fragilement, pas à pas,
en essayant de préserver un fil minuscule de paix intérieure.

Et c’est précisément dans ces moments-là
que certaines personnes s’autorisent encore à entrer dans notre vie
sans demander, sans écouter, sans respecter.

C’est ce qui m’est arrivé.

Pas une fois.
Deux fois.
En moins d’une semaine.

Quand l’ingérence devient une violence silencieuse

Ce n’était pas un drame.
Ce n’était pas une catastrophe.
Pas même quelque chose d’urgent, objectivement.

Juste des messages.
Des interventions.
Des prises de parole qui n’avaient pas lieu d’être.

Envoyées publiquement.
À plusieurs personnes.
Avec un ton sec, autoritaire, moralisateur.

Rien d’illégitime sur le fond.
Mais tout était violent dans la forme.

Ce qui m’a blessée, ce n’était pas le contenu.
C’était :

le ton,

le caractère public,

l’absence totale de considération pour mon état mental,

cette façon de parler sur ma vie plutôt que avec moi,

cette volonté de contrôle permanente déguisée en gestion, en souci, en normalité.


Ce n’était pas une demande.
C’était une intrusion.

Quand le présent réveille tout le passé

Ce message n’a pas touché que l’instant.
Il a ouvert d’un coup toutes les portes anciennes :

— celles où je devais me taire,
— celles où on décidait pour moi,
— celles où je devais encaisser sans broncher,
— celles où ma voix passait après celle des autres,
— celles où je n’étais jamais vraiment choisie.

J’ai senti mon énergie se vider d’un coup.
Comme si on avait tiré trop fort sur le fil fragile
que je m’efforce de réparer depuis des mois.

Ce n’était pas « rien ».
C’était la goutte de trop.

La colère de l’humiliation

Ce que j’ai ressenti n’était pas une colère explosive.
C’était une colère fatiguée.
Une colère lasse.
Une colère née de trop d’années à tolérer l’intolérable.

Je suis fatiguée que l’on veuille décider de ma vie,
fatiguée qu’on s’impose dans mon espace sans invitation,
fatiguée que l’on minimise ce que je traverse,
fatiguée de devoir encore répéter que ma vie m’appartient.

À ce stade, ce n’est plus de l’inconfort.
C’est insupportable.

Parce que ça dure depuis beaucoup trop longtemps.
Parce que j’ai 32 ans, bientôt 33.
Parce que cette dynamique a existé toute ma vie,
sous des formes différentes,
mais toujours avec la même violence silencieuse.

Ce que j’attends (et ce que je n’accepte plus)

Je ne cherche pas le conflit.
Je veux du respect.

Je veux qu’on me parle comme à une adulte.
Je veux qu’on respecte mon rythme.
Je veux qu’on cesse de décider de ce qui est urgent à ma place.
Je veux qu’on comprenne que ma santé mentale n’est pas négociable.

Je ne demande pas qu’on prenne parti.
Je demande qu’on pose des limites claires.
Nettes.
Saines.

Parce que si ces limites ne sont pas posées,
la seule chose qui reste pour se protéger…
c’est la distance.

Et parfois, couper n’est pas de la violence.
C’est de la survie.

Ce que je protège désormais

Aujourd’hui, je protège :

ma paix,

mon énergie mentale,

mon espace vital,

ma dignité,

mon autonomie,

ma reconstruction.


Je ne suis plus une unité en libre accès.
Je ne suis plus une petite fille qu’on corrige.
Je ne suis plus celle qui encaisse pour préserver l’équilibre des autres.

Je suis une femme en reconstruction.
Et ce que je traverse n’est plus négociable
qu’on aime ou pas,
qu’on comprenne ou pas.

Conclusion

2026 sera mon année.
Celle de ma résurrection.
De ma renaissance.
De ma reprise de contrôle sur ma vie.

À partir de maintenant,
je ne tolérerai plus aucune ingérence.

Je protège ma paix,
même si ça dérange.

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