Journal Intime d'une Dépressive qui se Soigne

Je m’appelle Élyra SolĂ€n. Jeune femme d’une trentaine d’annĂ©es, maman de deux enfants, j’apprends Ă  affronter mes peurs, mes blessures et mes silences. J’écris ici pour me soigner, pour me retrouver, et pour ne plus transmettre ce qui m’a fait mal. J’ai compris que demander de l’aide, c’est une immense force.

Par Élyra SolĂ€n

Ce texte évoque des émotions fortes liées à la séparation et à la parentalité.
Si tu choisis de le lire, fais-le avec douceur et bienveillance.

C’est dans le calme aprĂšs la tempĂȘte que les vĂ©ritĂ©s murmurent le plus fort.

Il y a des vĂ©ritĂ©s qu’on croit prĂȘtes Ă  entendre,
jusqu’à ce qu’elles rĂ©sonnent pour de vrai.

Aujourd’hui, les enfants ont appris ce que je redoutais le plus qu’ils sachent.
Étonnamment, ils l’ont plutît bien pris.
Ou peut-ĂȘtre que leur calme me dĂ©stabilise justement parce que je ne sais pas si, au fond, ils rĂ©alisent vraiment.
Ma fille est encore petite,  quatre ans, un Ăąge oĂč le monde reste flou, oĂč les mots des adultes se dĂ©posent sans tout Ă  fait s’imprimer.

Mon fils, lui, savait déjà.
Il a eu quelques semaines d’avance, parce qu’il fallait du temps pour qu’il puisse digĂ©rer, comprendre, se prĂ©parer.
Quand il en a parlĂ©, il a simplement dit qu’il y avait pensĂ© lui aussi Ă  partir.
Et cette phrase, si simple et si douloureuse, a résonné comme un écho.
Un miroir.

Parce qu’à cet instant-là, j’ai senti le poids retomber sur moi.
J’ai compris que, peut-ĂȘtre, le fond du problĂšme
 c’est moi.
Que j’ai transmis sans le vouloir des Ă©motions, des silences, des manques que je croyais avoir contenus.
Et cette idée me transperce.

Je ne veux pas ĂȘtre celle dont on s’éloigne.
Je ne veux pas ĂȘtre celle qui abĂźme, mĂȘme sans le vouloir.
Mais je sais qu’on ne guĂ©rit pas en se fuyant.
Alors j’accueille.
Je prends la douleur, la confusion, la culpabilitĂ©, et j’essaie d’en faire quelque chose de plus grand que moi.

Je crois que c’est ça, la reconstruction :
accepter de voir les dégùts sans détourner le regard,
et continuer malgré tout à aimer, à apprendre, à espérer.

Aujourd’hui, c’est difficile.
Mais peut-ĂȘtre qu’un jour, cette douleur deviendra aussi une force
celle de ne plus laisser le passé diriger mes pas.

Je continue d’apprendre à me soigner, un mot à la fois.
Chaque mot posé ici est un pas vers la lumiÚre.

Élyra SolĂ€n

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