Par Ălyra SolĂ€n
Ce texte évoque des émotions fortes liées à la séparation et à la parentalité.
Si tu choisis de le lire, fais-le avec douceur et bienveillance.

Il y a des vĂ©ritĂ©s quâon croit prĂȘtes Ă entendre,
jusquâĂ ce quâelles rĂ©sonnent pour de vrai.
Aujourdâhui, les enfants ont appris ce que je redoutais le plus quâils sachent.
Ătonnamment, ils lâont plutĂŽt bien pris.
Ou peut-ĂȘtre que leur calme me dĂ©stabilise justement parce que je ne sais pas si, au fond, ils rĂ©alisent vraiment.
Ma fille est encore petite, quatre ans, un Ăąge oĂč le monde reste flou, oĂč les mots des adultes se dĂ©posent sans tout Ă fait sâimprimer.
Mon fils, lui, savait déjà .
Il a eu quelques semaines dâavance, parce quâil fallait du temps pour quâil puisse digĂ©rer, comprendre, se prĂ©parer.
Quand il en a parlĂ©, il a simplement dit quâil y avait pensĂ© lui aussi Ă partir.
Et cette phrase, si simple et si douloureuse, a résonné comme un écho.
Un miroir.
Parce quâĂ cet instant-lĂ , jâai senti le poids retomber sur moi.
Jâai compris que, peut-ĂȘtre, le fond du problĂšme⊠câest moi.
Que jâai transmis sans le vouloir des Ă©motions, des silences, des manques que je croyais avoir contenus.
Et cette idée me transperce.
Je ne veux pas ĂȘtre celle dont on sâĂ©loigne.
Je ne veux pas ĂȘtre celle qui abĂźme, mĂȘme sans le vouloir.
Mais je sais quâon ne guĂ©rit pas en se fuyant.
Alors jâaccueille.
Je prends la douleur, la confusion, la culpabilitĂ©, et jâessaie dâen faire quelque chose de plus grand que moi.
Je crois que câest ça, la reconstruction :
accepter de voir les dégùts sans détourner le regard,
et continuer malgré tout à aimer, à apprendre, à espérer.
Aujourdâhui, câest difficile.
Mais peut-ĂȘtre quâun jour, cette douleur deviendra aussi une force
celle de ne plus laisser le passé diriger mes pas.
Je continue dâapprendre Ă me soigner, un mot Ă la fois.
Chaque mot posé ici est un pas vers la lumiÚre.
Ălyra SolĂ€n
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